Cette nouvelle édition du Baromètre observe que le type d’espace de travail influe sur la qualité de vie au travail et sa perception par les salariés et qu’une demande de bureau fermé n’est qu’apparement contradictoire avec une envie de nomadisme.
Le baromètre Actineo 2019 montre que les actifs sont de plus en plus conscients de l’influence de l’espace de travail sur le bien-être au travail. Il met également en évidence les demandes de flexibilité, de confort et de liberté au travail directement liées à l’accroissement des usages comme le nomadisme, le coworking ou le télétravail
Qualité de vie au travail : une satisfaction de façade
Si la très grande majorité des actifs interrogés (87%, un chiffre en hausse de 7 points depuis l’édition 2017 du baromètre Actineo) se déclarent « satisfaits de leur qualité de vie au travail », seuls 24% vont jusqu’à se dire très satisfaits.
Parmi les facteurs qui contribuent à la satisfaction au travail, on trouve la position hiérarchique (les dirigeants sont d’ailleurs les plus heureux, avec 52% de très satisfaits concernant leur qualité de vie au travail), mais aussi la taille de l’entreprise (on est plus heureux dans les TPE que dans les entreprises de plus de 250 salariés) et le type d’espace de travail.
En effet, ceux qui travaillent dans un bureau fermé individuel portent un regard plus positif sur leur qualité de vie au travail que ceux qui travaillent dans un grand open space (« un espace ouvert de plus de 10 personnes », dans les termes de l’enquête Actineo).
L’un des principaux enseignements du baromètre de 2019 est en effet la conviction croissante, chez les actifs sondés, que l’espace de travail influe fortement sur la qualité de vie au travail.
Là où le bât blesse, pour un facteur de bien-être au travail aussi déterminant, c’est que moins d’un quart (22%) des actifs interrogés jugent leur lieu de travail très bien adapté à leurs besoins. Parmi ceux qui jugent leur qualité de vie au travail insatisfaisante, ils sont 66% à penser que leur lieu de travail est mal adapté à leurs besoins.
Lieux de travail : la mutation continue
Pour une grande majorité (66%) des actifs travaillant dans un bureau, la réalité de l’espace de travail principal reste celle, traditionnelle, du bureau fermé. Pour la moitié (49%, ce qui correspond à 33% du total des interrogés) de ceux qui disposent d’un bureau fermé, il s’agit même d’un bureau individuel.
Où travaillent les actifs ? Actineo 2019
Où travaillent les actifs ? Extrait de l’infographie du Baromètre Actineo 2019
L’open space, révolution de la seconde moitié du vingtième siècle en matière d’aménagement de bureau, concerne aujourd’hui 34% des actifs. Pour une majorité (65%) de ceux qui travaillent en espace ouvert – soit 22% du total des interrogés – il s’agit d’un espace de taille modeste, regroupant moins de 10 personnes.
Toujours plus de travailleurs nomades
Le phénomène du « travailleur nomade » qui, smartphone en poche et ordinateur portable sous le bras, passe de cafés en hôtels, et de halls de gare en jardins publics, est en pleine croissance. On en compte 53% en 2019, soit 5 points de plus qu’en 2017. Les travailleurs nomades réguliers (qui travaillent en dehors de leur lieu principal de travail au moins plusieurs fois par semaine), quant à eux, restent stables, à 30%. Ils représentent près d’un actif travaillant dans un bureau sur deux (47%) en Ile-de-France et 47% également chez des Millennials (18-29 ans).
Où travaillent ces travailleurs nomades réguliers ? Pour 62% d’entre eux, dans les transports en commun, premier score devant les cafés et restaurants (53%) et les espaces voyageurs des gares et des aéroports (30%). Un bémol cependant : les transports en commun sont essentiellement des lieux subis, et ceux qui les utilisent se disent, à 53%, contraints d’y travailler.
Le télétravail a la cote !
Contrairement aux transports en commun, le domicile est un lieu de travail de plus en plus apprécié.
54% des interrogés affirment « utiliser leur domicile comme lieu de travail dans le cadre de leur activité professionnelle » et pratiquent ainsi un télétravail ponctuel et informel : il est parfois plus pratique de répondre à un mail ou de se plonger dans un rapport chez soi le soir ! Ils sont 29% à déclarer pratiquer le télétravail. Dans la plupart des cas, il s’agit d’un accord formel entre le salarié et l’employeur, puisque 70% des télétravailleurs déclarent que cette pratique s’inscrit dans un cadre juridique strict.
Pouvoir travailler depuis chez soi est largement perçu comme un avantage. Pour 80% de ceux qui pratiquent le télétravail, c’est une source de satisfaction, et lorsqu’on demande aux actifs où ils préféreraient travailler, ils ne sont pas moins de 26% à opter pour une solution « uniquement en télétravail à domicile ». On ne s’étonnera pas de voir cette proportion monter à 40% chez ceux qui habitent à plus d’une heure de leur lieu de travail (ce qui est le cas de 8% des Franciliens selon les chiffres de l’enquête).
Une demande croissante de flexibilité
Quand on demande aux actifs travaillant dans un bureau ce qu’il leur faudrait « en priorité, pour améliorer leur bien-être et leur efficacité au travail », leur premier choix (32%) parmi 6 propositions se porte sur une demande de flexibilité temporelle accrue (« pouvoir choisir plus librement l’aménagement de votre temps de travail dans la semaine »).