La Smart City 3.0 représente la 3ème évolution des smart cities. Après les fournisseurs de technologies (Smart City 1.0), puis les gestionnaires des villes (Smart City 2.0), c’est au tour des citoyens de prendre la main sur la Smart City. Mais est-ce bien le cas ?
Le fait que les citoyens prennent la main sur la Smart City ne signifie pas nécessairement qu’elle s’appuie sur des initiatives citoyennes. De fait, chaque étape de la mise en œuvre d’un projet de Smart City n’est pas à la portée de tout le monde. Il en est de même pour sa gestion et sa maintenance. La Smart City 3.0 reste un projet de professionnels. L’initiative citoyenne peut donc fournir l’idée pour un projet de Smart City 3.0, mais elle ne sera quasiement jamais à la réalisation. Cela n’est pas un problème puisque le soucis premier de la Smart City 3.0 est d’impliquer le plus possible de citoyens. Répondre à un besoin avéré est donc un moyen et non pas une finalité.
Les grands gagnants de la Smart City 3.0 ne sont pas les habitants de la ville, mais les agrégateurs de données. Les GAFA y voient la possibilité de justifier l’accès à toutes les dimensions de la vie des citoyens. En 2016, Gartner estimait que 50% des habitants des grandes villes partageront des données personnelles avec leur smart city d’ici 2019 (–).
Si les GAFA sont les grands gagnants, les autres acteurs des Smart City 1.0 et Smart City 2.0 sont également gagnants. Les gestionnaires de la ville ont enfin des partenaires forts pour justifier les investissements dans les infrastructures. Il n’est plus nécessaire d’attendre que le marché trouve son déclic. Quant aux industriels des TIC, ils ont la garantie de vendre des infrastructures et les logiciels de gestion des flux. Fait est qu’ils ont toujours eu des intérêts communs avec les GAFA. Il n’y a aucune raison que cela change avec la Smart City 3.0,
La donnée est le cœur de la Smart City 3.0. Le succès d’un projet de Smart City 3.0 dépend donc de la valeur des données générées. C’est ce que tout chef de projet doit garder en tête. Évidemment cela pose des questions éthiques. Surtout que le citoyen est le seul acteur de la Smart City 3.0 qui n’a pas un bénéfice réel garanti. Mais force est de constater que la Smart City serait bien le seul domaine économique à ne pas exploiter cette stratégie de monétisation. Tant que les utilisateurs de la Smart City 3.0 l’accepteront, les GAFA feront tout pour que la Smart City 3.0 se développe.
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