Quand Métropolisation tue les Coeurs de Ville

Le premier mouvement de cette transformation a été la migration du monde rural vers celui urbain. Et aujourd’hui, alors que la moitié de l’humanité vie en , nous voyons la seconde migration avec une très forte concentration des activités dans des métropoles (lien). Cela a de nombreuses conséquences dont celles d’impacter durement les cœurs de ville.

Le mal-logement s’aggrave dans les métropoles et l’habitat se détériore dans un grand nombre de départements, désarmés face à l’exode de leurs habitants. Les valeurs républicaines sont blessées, de par l’absence, depuis de longues décennies, d’une politique d’aménagement du territoire capable de réguler, de structurer et de mettre en œuvre des formations pour de nouvelles activités.
La métropolisation brise :
l’égalité entre les territoires. Mais la République n’est-elle pas une et indivisible.
la liberté. Quand les usines et ateliers ferment, que reste-t-il comme choix, sinon celui de rejoindre les métropoles pour tenter de trouver un travail. Cependant, si la métropolisation était la réponse, assisterions-nous à un chômage touchant 2,5 millions de personnes.
La fraternité. Que d’anonymat ! Les métros et les TER sont souvent les wagons de l’indifférence ; tant de voyageurs sont fatigués par ces temps de transport amputant leur sommeil.
Qui n’est pas touché par ces femmes partant très tôt pour faire du ménage dans les entreprises, leur salaire ne leur permettant pas de se loger à proximité de leur lieu de travail ; alors, il leur faut habiter loin, trop loin.
Les métropoles laissent briller au cœur de leurs villes des lumières qui font miroiter bien des illusions. Si tout semble possible, les promesses ne sont pas au rendez-vous. Que de solitudes profondes et même désespérées ne trouvent plus à se cacher dans les grandes villes.
Le Grand Paris se prépare. N’y aurait-il pas une autre réflexion à retenir. Est-ce trop tard que d’envisager de transférer des investissements vers des villes moyennes, leur permettant d’offrir un avenir à ceux qui y vivent encore.
Jean-Louis Schilansky, Président du MEDEF à Paris, s’inquiète de l’inflation du projet des prélèvements sur les entreprises pour financer le futur métro automatique francilien, hier évalué à 20 Mds, aujourd’hui réévalué à 35 Mds.
La digitalisation entraînera une révolution du travail qui devrait donner un atout aux petites et moyennes villes, réserve faite qu’elles développent l’intercommunalité.
Mon propos n’est pas d’opposer les métropoles aux villes moyennes ou petites. L’heure est de s’inquiéter de leur synergie pour que la vitalisation des unes n’entraîne pas la dévitalisation des autres dont l’assèchement ne s’arrêtera pas par le seul ruissellement des premières.
La métropolisation est liée à des volontés de puissance, entraînant une course entre les quelques grandes villes pouvant prétendre, via des critères disqualifiant les plus petites, à disposer de lieux de pouvoir. Ne serait-ce pas la peur de la fragilité créant paradoxalement des outrances pour ne point être saisie comme un levier facilitant les métamorphoses dont nos territoires ont besoin.

Les cœurs de ville touchés ne sont pas seulement ceux des petites villes et des villes moyennes. Alors que les métropoles ont une santé économique et la vie culturelle que cela permet, leurs cœurs de ville souffrent également. Et comme les métropoles Européennes ont également un passé historique, il y a un effet AirBnB qui amplifié la problématique. Le travail de dynamisation (redynamisation) des cœurs de ville passe obligatoirement pas ses habitants et la capacité à créer une mixité sociale dynamique.

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